Sortie d’un nouveau visual novel : Ambre

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Nous l’avions annoncé via Twitter et Facebook et comme promis nous revoilà avec un nouveau visual novel. Tout comme Being Beauteous, nous l’avons élaboré à l’occasion d’un concours (ici le Nanoreno 2013) et avec une restriction de temps importante (ici un mois), ce qui fait que l’histoire reste relativement courte ; tablez sur moins d’une heure de lecture.

Vous trouverez sur notre page de téléchargements le lien pour la version win/linux/osx  !

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Crédits :

Scénariste / Chef de projet : Helia

Graphismes : Melow, Morsy,

Musique : Kimino

Programmation : Keul

Correction : Orfaen

 Version anglaise : Kono, Neicha

27 commentaires sur “Sortie d’un nouveau visual novel : Ambre

  1. Très très bon. Je pense que j’en ai été un petit peu jaloux, mais tu as fourni un travail de qualité, et je ne peux pas le nier. Le seul défaut, qui n’en est pas un vrai quand on finit l’histoire, et qu’on comprend l’importance de ce passage, c’est la partie où on raconte le quotidien de Ambre, un peu trop allongé sinon moi. Sinon à la fin, c’est un retournement de situation rudement bien mené, car le lecteur peut le savoir avant, et qu’il était bien placé. Mes félicitations.

    Enfin, les dessins ont un joli aspect, et la musique permet une immersion totale, au fur et à mesure qu’on évolue dans la réelle nature de cet univers. C’est certes déprimant, mais c’est probablement le ressenti voulu de l’histoire, et c’est réussi. Merci pour cette histoire.

    • C’est une remarque que je vois assez souvent, le fait d’avoir allongé un peu trop la fin. J’ai pas mal réfléchi à comment traiter ce passage mais c’est comme ça que je le préférais, je ne voyais pas trop comment faire mieux =O.
      Jaloux carrément ? Eh ben, c’est un sacrément compliment que tu me fais là XD.

  2. Pingback: Le NaNoReno 2013 achevé « VNdex

  3. Ce VN m’a beaucoup plu. C’est même ce que je préfère parmi ce que vous avez sorti jusqu’à présent. Bonne continuation, encore une fois !

    • Merci beaucoup ! Contente de voir que ce VN t’a plu, j’espère qu’on arrivera à en faire autant pour nos prochaines releases ;).

  4. Violent… c’était superbe. Effectivement l’histoire la plus aboutie jusqu’à maintenant. J’ai particulièrement apprécié la touche qui suggère que l’idéal de consommation et le regard de la société envers les femmes est en partie responsable des délires d’Ambre, l’idéal féminin qu’on essaye de lui vendre et auquel elle a adhéré n’étant pas atteignable elle n’a d’autre choix que de sombrer dans la folie…

    Sinon comme d’habitude musique géniale, dessins agréables (la CG du mariage est superbe) et très beau style d’écriture. On pourrait regretter une longueur sur la fin mais elle est au final nécessaire pour rajouter au pesant de l’ambiance et à l’horreur de la situation.

    Vivement vos autres projets et la suite de Milk :)!

    • Eh ben, si j’arrive à rendre la violence belle, c’est un accomplissement conséquent XD.

      Disons que je voulais éviter de montrer que tout était de la faute de l’héroïne, « qu’elle n’avait pas qu’à… », en mettant en valeur les influences extérieures et les conséquences que ça avait pu avoir sur sa psyché. On peut même trouver un sous-texte particulier en mettant en parallèle le fait que les seuls autres personnages que l’on voit à l’écran sont tous les deux des hommes et qu’aucun d’eux ne voit d’où son malaise peut bien venir.

      Merci, on est justement en train de se remettre dans la production de Milk, j’en dirais plus s’il y a du nouveau :3.

      (Et oublie pas de donner des nouvelles de tes projets à toi, hein !)

  5. Ouah je découvre votre team et ça me fait vraiment plaisir de voir qu’il y a des français qui essayent de promouvoir le visual novel et le résultat est très bon ! Ça m’attriste un peu que si peu de gens connaissent >.<

    Alors, globalement j'ai beaucoup aimé.
    – L'interface est joli et les animations cool (j'ai trop aimé les feuilles qui bougent dans la rue xD).
    – Niveau scénario, un moment j'ai eu un peu peur quand la 'petite fille' lui dit je t'aime tant etc et qu'il l'embrasse mais tout prend son sens après… et pour ça je vous dit bravo parce que sur le coup j'ai été pas vraiment choquée parce qu'en fait c'était trop logique mais quand même un peu surprise dans le bon sens ! C'est vrai que quand même à la fin, les répétitions sont un peu lourdes mais ça ne m'a pas trop posé de problème.
    Univers assez sombre, on se sent mal pour le héros quand on a terminé le jeu, ce qui est bien dans un sens, mais les ambiances glauques, je suis pas fan mais j'ai quand même beaucoup aimé !
    – Aussi, j'aime beaucoup comment le texte est écrit, joli style du scénariste/rédacteur (?).
    – La musique, no problem, elle s'accorde super bien ! C'est vous qui composez la musique ?
    – Niveau graphismes, j'ai beaucoup apprécié le style des personnages (sauf la Ambre adulte qui me fait trop flipper haha). Je pense qu'il y a 2 dessinateurs dans votre team ? Parce qu'on voit vraiment qu'il y a 2 styles différents et c'est un peu dommage du coup vu que ça ne colle pas ensemble.

    Bref, je crois j'ai fait le tour ! Bon courage pour la suite et j'espère que votre team va durer longtemps ! 😀

    • C’est tout le problème de la communauté française, les visual novel y passent relativement inaperçus, c’est pour cela qu’on essaye de leur donner de la visibilité via des créations originales ^^.

      « j’ai trop aimé les feuilles qui bougent dans la rue » = Keul va apprécier, lui qui n’était pas totalement satisfait de son code pour faire bouger les feuilles XD

      Le début du jeu demande à ce que le lecteur ait vraiment confiance, en effet, c’est pour cela que je croisais les doigts pour que personne ne s’arrête aux moments les plus gênants et nous prennent pour une bande de tarés. Pour l’instant, ça n’a pas l’air d’être le cas.

      « Aussi, j’aime beaucoup comment le texte est écrit, joli style du scénariste/rédacteur (?) » = Scénariste/rédactrice ;). C’est moi qui m’occupe du texte, comme indiqué dans les crédits. Et merci pour le compliment, ça me fait très plaisir :3.

      « La musique, no problem, elle s’accorde super bien ! C’est vous qui composez la musique ? » = Oui, oui, nous voulons avoir de la musique originale pour chacun de nos projets. Jusque là nous avions des pistes de Roganis, notre compositeur attitré, mais vu qu’il était absent au moment du concours, nous sommes allés demander l’assistance de Kimino (aussi indiqué dans les crédits). Il devrait uploader la musique du jeu sur son Soundcloud prochainement si ça t’intéresse d’ailleurs ^^.

      « Je pense qu’il y a 2 dessinateurs dans votre team ? Parce qu’on voit vraiment qu’il y a 2 styles différents et c’est un peu dommage du coup vu que ça ne colle pas ensemble » = On a bien deux graphistes différents, d’où le fossé entre leurs styles. On a essayé de faire en sorte que ça ne se voit pas trop mais bon. Melow et Morsy, toujours indiquées dans les crédits.

      Nous aussi, on espère qu’on va durer longtemps XD !

  6. J’ai beaucoup aimé ce VN ! L’histoire est prenante, bien qu’assez déroutante au début, a la fin on fini par comprendre, c’est très bien écrit !
    C’était un plaisir de lire cela !
    D’ailleurs, j’ai dèja essayé de faire un VN sous python moi aussi mais je n’arrivais qu’a incruster des dialogues xD (pas doué en programmation, mais fais de son mieux !)
    J’ai hâte de lire d’autres VNs que vous allez produire (j’ai lu les autres dispo en téléchargements aussi, et j’ai beaucoup aimé aussi !)

    • Merci beaucoup. D’ailleurs qu’as-tu pensé des 2 autres VNs que tu as lu ^^ ?
      Bon courage pour ton apprentissage de Python, je suis une buse aussi alors je compatis =’)

  7. Bonne visual novel, bravo !

    Ça donne envie de se lancer ! J’ai même quelques commentaires à faire.

    Au niveau du scénario, l’histoire vaut le détour. Elle m’a bien plu et est bien écrite.

    Par contre, j’ai trouvé certains passages un peu longs comme les descriptions de la journée de la petite fille et la deuxième boucle qui est un peu difficile à (re)lire.

    A l’inverse, J’aurai plus insisté sur la relation d’amour naissante, qui était vraiment glauque et forte en émotions. En lisant, j’ai tout de suite pensé à Lolita de Nabokov ou encore Usagi Drop.

    Au niveau de la forme, j’aurai remplacé certaines scènes de narration sur fond gris par des dialogues que je trouve plus expressifs et vifs.

    Pour ce qui est des illustrations, elles sont bonnes dans l’ensemble, surtout les illustrations de la petite fille.

    Par contre, j’ai été choqué par l’apparition de la femme. Je sais que c’était un peu le but, mais je m’attendais à une représentation plus « mignonne » que « dérangée ». Peut-être aurais-je préféré prendre cette femme en pitié plutôt que de ressentir pour elle de l’aversion.

    PS : Mention spéciale aux feuilles mortes, c’est assez bien fait.

  8. Oups j’allais oublié deux choses :

    Premièrement je tenais à souligner les efforts de présentation et la beauté des menus. L’illustration de la mariée est très belle, ainsi que les couleurs et la police d’écriture.

    Deuxièmement, par rapport à un autre article paru sur votre blog, je tenais à vous signaler que je peux peut-être vous apporter mon aide en tant que dessinateur. Je dessine assez bien, mais principalement des femmes. Il faudra aussi m’expliquer votre besoin en illustrations « shota ». Ne connaissant pas le mot, j’ai fait une recherche sur internet et j’ai un peu pris peur quand j’ai vu les résultats.

    • Merci, c’est aussi ça le but, donner aux autres l’envie de se lancer ;).

      Pour ce qui est de tes commentaires, j’avoue que je ne suis pas tout à fait d’accord sur tout. Si je comprends que la 2e boucle paraisse un peu longue, mettre l’emphase sur « l’amour naissant » va complètement à l’encontre de l’intrigue même puisque c’est un mensonge. La vraie rencontre entre Tristan et Ambre n’est jamais montrée et s’il y avait à la décrire, nul doute qu’il vaudrait mieux s’y prendre autrement. De même, appuyer sur le glauque de la différence d’âge serait non seulement borderline mais aussi aller dans une mauvaise direction : je pense que ce qui est glauque entre Tristan et Ambre est d’un tout autre ordre et j’encourage le lecteur à réfléchir sur ce point.

      Les scènes sur fond noir sont assez rares pourtant ou peut-être n’ai-je pas bien compris ta remarque ?

      Une représentation moins dérangée de la femme de Tristan n’est pas forcément une mauvaise idée (même si je conteste fortement l’idée d’en faire quelque chose de mignon), mais je ne suis pas sûre que cela apporte quoi que ce soit de nouveau. Concernant ton sentiment envers Ambre, je dirais que c’est quelque chose de très subjectif. Et, sans vouloir te juger, ressentir de l’aversion pour quelqu’un désignée très clairement comme une victime n’est pas très rassurant sur le plan humain…

      Merci pour ces compliments, je sais que Keul n’était pas entièrement satisfait de son animation de feuilles mortes, donc on essayera probablement de l’améliorer un jour prochain.

      Si tu souhaites postuler en tant que dessinateur, la meilleure façon reste de nous contacter par mail. Et je ne sais pas sur quoi tu es tombé sur Internet mais « shota » est tout simplement le mot japonais qui désigne les petits garçons, rien de bien effrayant. Mais je ne vois pas bien ce que ça vient faire dans la discussion 0__o.

  9. J’ai découvert ce VN par hasard en cherchant des VN français et amateurs et je dois dire que c’est une agréable surprise. Je ne m’attendais pas à un tel niveau de qualité.

    Très bonne histoire avec des personnages bien travaillés. Sans trop en dire sur eux, on s’attache vite et on leur souhaite le plus gros bonheur du monde !

    Cependant, c’est la fin qui m’a vraiment laissé cette impression que ce n’est pas fini. Il manque une petite lueur qui auraient vraiment laissé un très bon souvenir de Ambre. Au lieu de ça, je me suis retrouvé frustré et triste. <<"

    J'ai rédigé un avis plus détaillé sur mon site qui doit promouvoir tous les types de jeux amateurs (RPG, plateforme, visual novel etc): http://jvamateur.com/ambre-test-de-daheji/

    Si jamais ça vous tente, vous pouvez vous même présenter vos projets là bas. X] Ca me ferait vraiment plaisir.

    Dah'.

    • Je t’ai déjà répondu sur Twitter mais j’en profite pour te remercier une nouvelle fois XD.
      Si tu cherches d’autres VNs français, hésite pas, je peux t’en conseiller d’autres ;). Aussi, que devient ton site ? Je n’y ai pas vu d’article depuis un moment, je suis déçue =x.

  10. Pingback: Le NaNoRenO 2014 approche | Projet Saya

  11. Incroyablement triste T_T ça m’a fait mal au cœur …
    Les images sont très bien fichues , notamment celle d’ambre adulte , sur la balançoire .

    La musique est prenante et le moment ou ambre rechute m’a mis la boule au ventre.

    Merci pour votre travail , celui la étais juste fantastique.

    • Merci à toi pour nous avoir lu ! Ca nous fait très plaisir et on espère que tu as apprécié l’histoire, même si elle était un peu déprimante =’).

  12. super VN (on l’a lu à deux, d’où le pluriel) au début on pensait à des trucs vraiment glauque , l’histoire était touchante et très triste ,on a de la peine pour tristan et la narration est vraiment bien tournée . on a beaucoup aimé la reprise des textes du début avec l’ajout d’autres détailles lors de la « boucle ».

    • Je ne m’attendais pas à recevoir un commentaire sur un article aussi vieux mais c’est vrai que je n’ai pas encore officiellement fait de post pour la sortie de la nouvelle version !

      En tout cas, merci, ça me fait plaisir si vous avez apprécié la lecture de Ambre =). Ca devait être bizarre de lire les passages « glauques » à deux quand-même…

  13. Je fais resurgir cet article en découvrant l’âge de la merveille a laquelle il m’a été donné la grâce de jouer ce trente novembre et qui m’a intégralement happé depuis – pardon de commenter ici, c’est cette version que j’ai lue.

    Ambre est une œuvre à couper le souffle, qui est bien plus qu’une cascade émotionnelle. Elle est splendidement écrite avec des mots qui frappent juste et précis comme d’aigus scalpels, froids comme eux également. J’adresse des félicitations chaleureuses à la talentueuse auteure de ce texte fascinant.

    Les longs passages décrivant de l’œil d’une fausse enfant, cliché parce que fantasmée par une adulte, les implications existentielles des contes de fées aux publicités de cosmétiques, s’ils sont affreusement tranchés, offrent une précision et une quantité de parallèles glaçants qui m’ont absolument coupé le souffle.

    Les dialogues très basiques dissimulent des personnages au ton complexe, d’un côté un homme endossant le rôle connu de fond en comble de l’inconnu amoureux , de l’autre une psychotique dont l’apparence réel m’a pétrifié d’effroi – je considère d’ailleurs que la rendre moins effrayante dans la seconde version était quelque part une erreur.

    L’ambiguïté de la narration dissimule encore des trésors de construction : la chambre d’Ambre, déjà celle d’une enfant avant même qu’elle ne croie en être une, ce qui souligne rétrospectivement son obsession. Les subtilités de l’enfer de Tristan, qui a dû apprendre le mécanisme des boucles et a dû réagir avec une fatale sincérité les premières fois. Les phrases, notamment celle de Tristan à Ambre après leur nuit ensemble, qui dans tout leur double sens soulignent l’incertitude sur la part de fiction dans le caractère de la pauvre femme…

    Je pourrais m’étendre des heures sur cette histoire, sans même mentionner sa musique, simple, discrète, mais implacablement parfaite. Mais je veux conclure en disant que ce jeu m’a ouvert les yeux.

    La communication réalisée autour d’Ambre vend – non au sens monétaire, bien sûr – la tentation d’échapper à la dure réalité par la tendresse d’une charmante enfant innocente, calinant sa peluche – si faible, si vulnérable, en effet. Cela, afin de choquer et réveiller celui qui, comme Ambre et comme moi, fuit dans de telles images la réalité.

    Merci a Traümendes Machden pour ce chefs-d’œuvre. J’espère avec une grande ferveur que vous pourrez me lire, afin de recevoir mes félicitations et de savoir que vous m’avez volé trois jours de ma vie d’étudiant. Bonne continuation.

    • Il n’y a aucun mal à commenter le vieux post, c’est juste surprenant maintenant que la nouvelle version est disponible sur Steam ;). Et oui, je lis toujours les messages que l’on m’envoie même si je suis souvent horriblement lente à répondre (quand je n’oublie pas carrément, honte à moi).

      En tout cas, tu as l’air d’avoir vraiment apprécié ta lecture : pour y perdre trois jours, tu as dû beaucoup réfléchir ! D’habitude les lecteurs trouvent que je leur vole leur âme donc je suppose que tu ne t’en sors pas trop mal si tu as encore la tienne~ Cela me fait bien sûr très plaisir de voir que mon style te plait et je t’en remercie.

      C’est personnel mais je trouve que rendre Ambre effrayante nuit un peu au propos. Si j’en fais une espèce de monstre psychotique, on perd l’aspect “probable” de l’histoire, le fait que cela puisse arriver à tout le monde. De plus, Tristan se retrouve du même coup dédouané alors que j’aime à penser que tous les personnages ont leur part de responsabilité dans la chute de la jeune femme. Disons que ma propre perspective a évolué avec le temps et c’est aussi pour cela que j’aimerais un jour créer une sorte de “suite” pour explorer un autre aspect possible de cette histoire ^^.

      Je sais que cela va sembler contradictoire avec le début du récit mais je ne suis pourtant pas du genre à aimer choquer les gens. Mon but c’est plutôt de les faire réfléchir…même si j’y vais un peu fort quelques fois. Alors si j’y suis parvenue d’une manière ou d’une autre, je suis satisfaite =).

    • Bonjour et merci infiniment de cette réponse, je ne l’espérais en réalité pas de sitôt et cela me fait très plaisir de la voir. Même si converser en commentaires est tout sauf pratique, j’ai beaucoup de choses à dire, alors…

      Dire que j’ai beaucoup apprécié ma lecture est à peu près autant un euphémisme que dire que j’ai passé toute la journée suivante à regarder diverses lectures par d’autres personnes. Depuis que j’ai joué à Undertale, je n’ai pas connu d’univers si captivant, et pourtant l’histoire tiendrait en quelques lignes.

      J’ai beaucoup parlé du degré auquel ton travail stylistique m’a capturé, alors je pense qu’à présent que l’impact émotionnel est passé, il est temps pour moi de débattre avec joie de ce que j’ai tiré d’Ambre, c’est un honneur de le faire avec la chef de projet, alors je me lance et j’espère de tout cœur que tu me liras une nouvelle fois.

      J’ai été très surpris du fait que tu ne désires pas choquer les gens. Outre le quiproquo évident qui émerge de toute l’histoire mensongère – je n’utilise pas le mot de façon péjorative, bien sûr, c’est un mensonge de façon diégétique aussi après tout – le choc m’a semblé extrêmement bénéfique, voire nécessaire, à l’établissement de la lourde sentence morale que j’ai – peut être abusivement – tirée de l’histoire : que le lecteur, somme toute, était davantage Ambre que Tristan, et que si lui ou elle n’était pas plongé(e) dans un délire infantile, il lui était tout autant facile de se concentrer sur le fictif et sur une beauté qui n’existe pas – comme celle de la tendre enfance présentée et « vendue » par les artworks ou l’histoire : j’aurai remarqué que nombre de let’s players auront commenté d’abord comme Tristan leur paraissait suspect mais surtout comme Ambre semblait adorable. Il ne semble pas anodin que le visual novel porte le nom de ce personnage, et que la majorité de son temps de lecture se passe à l’intérieur de son illusion. Le choc contribue grandement à la briser pour le lecteur également.

      L’apparence réelle d’Ambre, à mon avis, ne l’aliène nullement : elle choque non pas par dégoût mais par pitié…et par identification, selon ce que j’exprimais ci-dessus. J’ose espérer que la pitié que l’on ressent à son égard n’est pas involontaire, elle est très clairement à plaindre : et ce n’est pas le fait qu’elle ait l’air effrayante qui lui donne un rôle de « monstre ». J’ai en revanche du mal à comprendre en quoi Tristan serait responsable de sa « chute » ; certes, il a très certainement tort de refuser son internement, et il n’a peut-être pas été assez attentif à sa fragilité avant qu’elle ne se brise. Mais parler en terme de « faute », pour quiconque dans l’histoire, me paraît un peu trop tranché.

      Beaucoup de choses m’ont parues trop tranchées dans Ambre. J’aurai fait maints compliments sur le style, mais le parti pris sur la société de consommation garde une part de caricature assez problématique. Je ne veux aucunement réduire mes commentaires précédents : exprimées dans des merveilles d’imagerie, les dénonciations, entre autres, des magazines féminins, des conseils de beauté…sont assez peu nuancées. Je crois comprendre que cela provient tout simplement de la contrainte de temps imposée par le contexte du concours, et je ne doute pas que si une suite voyait le jour – Dieu, faites qu’elle voie le jour – l’histoire plus longue pourrait régler de tels problèmes.

      Enfin – oui, je dois mettre une fin à cette espèce de mur – je ne suis pas d’accord pour dire que ce qui est arrivé à Ambre puisse arriver à chacun. J’ai lu autre part – sur YouTube, peut-être ? – une de tes réponses où tu exprimais que la partie sur la maladie mentale était pure fiction. Et je suis d’accord – sauf que cela contredit la généralisation d’une telle crise. Ce n’est sûrement pas ce que tu voulais dire par « cela » – et dans le sens général des obsessions qui détruisent une vie, de la fuite qui empêche le présent d’exister, oui, cela peut arriver à chacun. Mais de perdre intégralement la mémoire et d’être piégé(e) hors d’un environnement de traitement possible à cause de la détermination vaine de son mari est beaucoup moins probable.

      Merci infiniment d’avoir pris la peine de lire et décortiquer tout ce pavé. Je te remercie encore d’avoir créé Ambre, et, même si cela doit paraître assez effrayant demandé ainsi, serait ravi de poursuivre cette discussion, même en dehors des commentaires. Bonne continuation dans ton travail !

      • En effet, une discussion argumentée via commentaires n’est pas forcément très pratique. Si tu as beaucoup de choses à dire, peut-être que le mail serait plus indiqué ? (tu le trouveras rubrique ‘Contact’ de notre site web)

        Sinon, tu évoques pas mal de choses et il va m’être difficile de tout développer de manière succincte. Pour plus de facilité : t’es-tu procuré le livret bonus d’Ambre vendu sur Steam ? Je pense y répondre à un certain nombre de tes questions (la rédaction du texte, les thèmes de l’histoire, la suite potentielle, etc). Du coup je t’aurais bien invité à le lire avant de continuer afin que l’on soit à peu près sur la même longueur d’ondes =O. Le lien : http://store.steampowered.com/app/676380/Ambre_Bonus_Booklet/

        Quelques précisions tout de même :
        • Par « choquant », j’entends que ce n’était nullement mon souhait d’offenser le public. L’effet de « choc » dans le sens de la surprise était volontaire, le dégoût intense que certains ont pu ressentir à la lecture ne l’était pas. Je voulais donc plutôt dire que je n’étais pas du genre à verser dans la provocation inutile.
        • Tu seras peut-être étonné de savoir qu’une partie des éléments d’Ambre est tirée d’expérience personnelle et que beaucoup de lectrices se sont reconnues dedans car c’est un problème malheureusement très actuel et très concret. La réalité dépasse parfois la fiction ;). La critique de la société de consommation est d’ailleurs sincère (j’expose mon avis, on en pense ce que l’on veut) et n’a pas été impactée plus que cela par le temps puisque le texte a été écrit en avance de la gamejam pour nous laisser le temps de le traduire en anglais. D’ailleurs, si suite il y a, je prendrais une autre approche.
        • Je n’ai jamais prétendu que perdre l’intégralité de sa mémoire était l’issue qui attendait les gens malheureux, ce n’est qu’un outil scénaristique de l’apologue. C’est la raison pour laquelle je parle de probabilité et non de réalisme : personne ne finira concrètement comme Ambre mais beaucoup de femmes et d’hommes pensent déjà comme elle au point de s’enfermer dans une vie qui ne les satisfait pas. C’est déjà bien assez triste !

        P.S : C’est bien la première fois qu’on compare une de mes histoires à Undertale, je prends ça comme un très beau compliment. Eh oui, j’ai tendance à mettre beaucoup trop de choses dans ce que j’écris, même quand il s’agit d’une nouvelle. La plupart des lecteurs passent naturellement à côté mais ça me fait quand-même plaisir quand quelqu’un repère un indice par-ci par-là ^^.

  14. Merci beaucoup de m’aiguiller vers le livret bonus. Malheureusement, malgré ma volonté de soutenir le travail du groupe tout entier, je n’ai pas de compte bancaire. Je ne peux donc pas me procurer le livret. J’ajouterai que je n’ai pas trouvé d’adresse dans la section contact, mais une interface de message interne…c’est pourquoi je réponds ici.

    Ne revenant pas sur le choc, je me permets d’aborder la question de l’expérience et de la part de réalité dans la critique qu’exerce Ambre sur la société de consommation, un peu plus en détail.

    Je vais commencer par les points de concorde : oui, les images féminines adressées aux êtres féminins en devenir sont affreusement déraisonnables, et en s’extirpant d’une considération genrée, les attentes sociales tendent à diverger des capacités mais aussi des aspirations individuelles d’une manière qui pousse soit à la dépression, soit au déni. Oui, en cela, Ambre est extrêmement lié à des expériences plus ou moins variées et qui sont en corrélation plus ou moins exacte avec son thème central de boucle, de retour à la réalité suivi d’une nouvelle fuite. J’ajouterai cependant qu’Ambre s’enferme au contraire dans une vie qui la satisfait…ou plutôt, qu’elle croit satisfaisante.

    Les rapprochements effectués, cependant – et bien évidemment, ils sont beaucoup plus difficiles à aborder qu’une simple thématique générale – sont tous soumis à la narration qui, bien qu’omnisciente, endosse indirectement le regard de la trentenaire névrosée. Je pense notamment à la prolongation – justifiable ! – entre les contes de fée et l’état de « plaisir permanent sans travail ». Certes, une enfant pourrait en rêver, mais une adulte apprend avec le temps, d’une part la vacuité de l’amour comme concept absolu – non pas en tant que réalité générale, mais en tant qu’unicité destinale – toute sa relativité brisant notamment la figure trompeuse et nécessairement regrettée du prince charmant, et d’autre part, la valeur du travail et la rencontre entre ce dernier et le plaisir.

    Ambre n’apprend plus ce genre de choses car elle ne grandit plus. Peut-être les avait-elle acquises avant sa régression, sûrement même. Et ainsi en va-t-il de nombre d’autres idées néfastes que son exposition nouvelle à des tests de séduction, par exemple, lui offrent : le serpent se mord la queue quand l’adulte se croyant enfant lit qu’elle devrait agir comme une enfant, et non seulement ne se pose pas de question concernant la pertinence de ce résultat et son incohérence par rapport à ce qu’elle croit sur sa réalité, mais surtout continue à tenter de devenir « adulte », dans une pluie de clichés aussi abondants que ceux de sa fausse enfance, tous produits de contes variés et épurés aux tropes communes qu’elle reproduit sans question.

    Sous cet angle, est ce qu’il est vraiment possible de dire que l’expérience des mauvaises influences de la consommation à outrance, de l’irresponsabilité, de la superficialité mêlée à un faux-semblant de croyance au destin, de déni de la mort…est prolongeable au lectorat ? De manière symbolique, sûrement ; mais de manière factuelle, et pour argumenter une critique réelle, je ne le pense pas. Il faut voir que prendre le point de vue d’un personnage poussant à l’extrême les conséquences de quelque chose empêche justement la réalité de dépasser la fiction, et donc le prolongement de réellement s’effectuer.

    Les démarches d’Ambre, ses pensées, sont trop plongées dans sa psychose pour qu’il soit possible de distinguer exactement quelle part les stupidités diverses auxquelles elle aura été exposées au préalable ont pris dans sa chute. C’est pour cela que la critique est trop peu nuancée : elle s’adresse à une société comme si chacun de ses membres était aussi influençable qu’Ambre. Je suis bien loin de dire que nous ne le sommes pas le moins du monde, mais pas au moins de devenir entièrement aveugles…ou sinon la critique n’aurait pas lieu d’être.

    Pour résumer, à cause de sa nature de récit à coup de théâtre, incroyablement prenant émotionnellement, et de son poids symbolique, Ambre a pour moi trop peu d’ancrage concret pour transmettre le drame réel qui l’a inspiré. Et pourtant, c’est une oeuvre d’art. Je dois encore te féliciter pour l’avoir écrite, puisque je parais si négatif dans ce commentaire. Je voulais simplement exprimer ma pensée sur ce point fondamental de divergence. Libre à toi, évidemment, d’en dire ce que tu voudras comme j’ai dit ce que je voulais de la tienne…

    …si du moins tu arrives encore à supporter ce format…puisque la verticalité n’aide pas du tout, mais pas du tout à la lecture. Et puis…il faut avoir de la patience pour lire ces espèces de gros pavés, surtout sans le moindre mot positif au milieu ! C’est une étrange coïncidence : il y a une semaine exactement qu’Ambre m’a happé. J’espère donc que tu ne seras pas trop navrée si j’ai pris du temps pour tenter de me faire comprendre, parce que cette histoire me tient énormément à coeur et je pense qu’elle mérite amplement plus d’exposition dans le milieu du Let’s Play français.

    PS : Je ne suis pas sûr de savoir de quels « indices » tu parles…mais…

    • Mince, je suppose que tu es encore mineur. Je réfléchissais à mettre le livret sur itchio mais sans carte bancaire ou compte Paypal, cela va être compliqué. Dommage, je pense que tu y aurais trouvé pas mal de réponses…
      Oh et l’interface sur notre site web est précisément faite pour cela puisqu’il s’agit d’un formulaire de contact : tu es censé écrire ton message et cela tombera automatiquement sur l’adresse mail de l’équipe =’).

      Je m’y attendais un peu mais, à moins que je me trompe, dans ta critique tu raisonnes trop en termes d’individualité et de psychologie, voire de psychiatrie. Or à mon sens la question se pose dans les termes inverses. Evidemment que tous les individus ont leur libre-arbitre mais, comme le dit un sociologue, il ne faut pas oublier que les individus se comportent toujours de la façon dont les contraintes dans lesquelles ils sont plongés les poussent à se comporter. Il n’est pas question ici d’individualité pure, déliée de toute contrainte, mais d’individualité en lutte constante avec des structures qui les dépassent. Tous les êtres humains se définissent par rapport aux règles édictées par la société, fut-ce pour s’y conformer ou se rebeller, chacun à un degré different et d’une manière qui lui est propre. Là où la transition se fait entre le réel et le symbolique c’est que le personnage d’Ambre présente à lui seul à peu près toute la palette des influences nocives qui peuvent exister. Personne ne peut posséder toutes ces caractéristiques à la fois mais les lecteurs sont invités à piocher dans leurs similarités vécues pour comprendre en quoi cela les concerne. Evidemment cela ne peut pas marcher sans cette experience-là ! C’est probablement pour cela que les retours sont très différents selon s’ils proviennent d’un public féminin ou masculin.

      En outre, et c’est exactement ce que je souhaitais éviter avec une apparence trop effrayante, tu sembles considérer qu’Ambre est psychotique ou névrosée alors que ce n’est pas le cas du tout. S’il n’y avait pas eu la perte de mémoire, elle aurait été une femme tout à fait ordinaire et c’est cela la vraie tragédie. Ambre n’aurait jamais été heureuse, même sans l’évènement déclencheur, et c’est bien pour cela que Tristan échoue à la sauver puisqu’il ne le comprend pas. Je pense que c’est une idée très difficile à avaler quand on y est pas directement confronté aussi je te conseille fortement la lecture de Beauté Fatale de Mona Cholet pour bien comprendre qu’il s’agit d’un phénomène systémique et non individuel. Tu trouveras l’intégralité du livre gratuitement à cette adresse: http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149 Cela t’aidera peut-être également à mieux comprendre le paradoxe de la femme-enfant présent en filigrane.

      « Certes, une enfant pourrait en rêver, mais une adulte apprend avec le temps, la vacuité de l’amour comme concept absolu […] et toute sa relativité brisant notamment la figure trompeuse et nécessairement regrettée du prince charmant » = C’est assez optimiste mais malheureusement la réalité n’est pas si rose : les femmes sont précisément éduquées pour croire qu’il n’y a aucun salut pour elle en dehors de l’amour hétéro. Le fantasme du prince charmant a changé de look mais il demeure aussi présent et aussi dangereux (cf Twilight et 50 Shades of Grey).

      « Ambre a pour moi trop peu d’ancrage concret pour transmettre le drame réel qui l’a inspiré. » = Si par drame tu parles de moi, je vais très bien XD. Plus sérieusement, il y en a plusieurs des sources d’inspirations et il faut vraiment que je trouve un moyen de te montrer le livret.

      Tu parles à la reine des pavés ; j’ai l’habitude d’infliger ça aux autres 8). Le vrai problème c’est que je n’ai plus vraiment le temps d’en faire en réponse. Et je prends assez bien la critique : entre ce que je voulais faire et ce que j’ai écris, il y a forcément un décalage ! Tout ce que je peux faire c’est accepter mes erreurs et tenter de transmettre mes intentions du mieux possible ^^.

      « Cette histoire me tient énormément à coeur et je pense qu’elle mérite amplement plus d’exposition dans le milieu du Let’s Play français. » = Les visual novel de manière général sont assez peu médiatisés et les œuvres amateures encore moins alors cela ne m’étonne pas vraiment. Je l’ai bien vu en voulant lancer mon premier projet commercial : c’était encéphalogramme plat du côté de la communauté française déjà bien moribonde =’D.

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