Les coulisses de la création de VN : La pré-production

La dernière fois, je parlais des erreurs les plus courantes en matière de création de VN, notamment les erreurs techniques dues au fait qu’en tant qu’amateurs, les personnes impliquées dans un projet ne savent pas trop comment s’y prendre et apprennent bien souvent sur le tas (ou n’apprennent pas du tout, ça arrive aussi).

Si Lemmasoft, le plus gros forum qui rassemble la communauté du VN anglophone, propose bon nombre de conseils en matière de création, il ne dispose d’aucun véritable tutoriel qui aille de A jusqu’à Z en regroupant tous les domaines de compétence, ce qui est parfaitement compréhensible. De l’autre côté, les indépendants ayant réussi à sortir peu à peu du statut d’amateur avec des productions de qualité parlent au fond assez peu des difficultés qu’ils ont rencontré tout au début de leur carrière. Il est donc délicat de recueillir des informations quand on désire soi-même lancer un VN. Informations qui pourraient servir à certains, désireux de se lancer.

Du coup, je me dis qu’il serait peut-être bon que j’essaye de parler de la partie difficile de la création de VN vu que je suis en plein dedans et que je n’y penserais peut-être plus une fois que j’en serais sortie. N’ayant pour expérience que ce que je vis, je ne parlerais que de la team et ne prétends certainement pas détenir la vérité suprême, je n’impose en aucun cas un modèle.

La pré-production, pilier du projet

Tout d’abord, je pars du principe que créer un visual novel demande plusieurs étapes : la pré-production, la production et la post-production. La 1e est souvent celle qui est la plus négligée et pourtant, c’est probablement l’étape la plus importante dans l’élaboration du jeu. Comme ce n’est pas directement de la production de ressources, cela paraît anecdotique, dispensable, ou superflu, mais en réalité c’est le pilier sur lequel doit s’appuyer la production, surtout quand le projet est long/ambitieux et réalisé en équipe. Si le travail préparatoire n’a pas été fait correctement, la production a de grandes chances de s’égarer, de partir en sucette ou de ne jamais décoller.

I) Scénario

Etant moi-même scénariste, je mets le scénario dans la pré-production parce que c’est ce dont j’ai l’habitude mais il peut bien sûr arriver que ce soit un artiste différent qui se charge de cela, ce qui change le type d’organisation. Toujours est-il qu’à la base d’un VN, il y a forcément un scénario, même simpliste.

A) Conception

La conception est la partie la plus stimulante de n’importe quelle œuvre, celle où les idées sont censées affluer dans tous les sens ; celles-ci peuvent partir d’un détail, sortir de nulle part ou maturer lentement. Dans mon cas, l’inspiration fait souvent de joyeux mélanges et je me retrouve avec certains éléments de l’histoire définitifs immédiatement alors que d’autres prennent plus de temps à s’éclaircir.

Pour Milk, tout est parti d’une idée absurde et le projet devait aligner les plus gros clichés possibles et imaginables. Je me rappelle notamment d’avoir imaginé une scène où le héros se trouvait dans un vestiaire (avant un passage à la piscine, je crois) et le but était de sélectionner au pif quel vestiaire ouvrir pour pouvoir surprendre une des héroïnes se déshabiller. C’était du fanservice gratuit et ça ne volait pas haut. Je voulais aussi inclure le plus possible de références à des animes connus (par exemple, qu’un perso ouvre le placard et que Kiri Komori en surgisse). Pour la visée parodique, il fallait que les héroïnes soient des stéréotypes sur pattes. Mais comme je ne savais absolument pas où j’allais, j’ai fini par tout poser à zéro et recommencer de manière plus libre, tout simplement en partant sur une histoire (majoritairement griffonnée à la marge de mes cours, mais ça c’est autre chose). Et ce n’est qu’à partir du moment où j’ai vraiment considéré qu’il me fallait un récit construit que le projet a pu démarrer.

scénario extrait

Extrait d’une des routes (devinez laquelle)

B) Tri

C’est généralement là qu’on se rend compte si ça part mal ou non, quand il faut rassembler les idées géniales éparses en un tout cohérent. On réalise que tout ne colle pas, qu’il faut abandonner des choses, en remplacer d’autres, remodeler le scénario. C’est exactement ce qui s’est passé avec Milk quand j’ai voulu faire le tri parmi les scénettes imaginées et que je me suis rendue compte que rien ne tenait debout. D’où ma volonté de repartir sur des bases plus saines.

Quand on n’est pas habitué à écrire, on peut très vite être démotivé par l’ampleur de la tâche. Un scénario ça ne coule pas tout seul, il y a bien sûr une part d’inspiration, mais le reste c’est comme tout, du skill, et le skill ça s’obtient en s’entraînant encore et encore. Parce que l’entraînement permet d’acquérir quelques trucs et astuces auxquels on ne pense pas forcément quand on ne s’y connaît pas, par exemple le fait de créer un fichier qui retrace la chronologie de l’histoire ou qui récapitule les relations entre personnages s’il y a de nombreux sauts dans le temps ou des arbres généalogiques compliqués. Cela permet de vérifier d’un seul coup d’œil qu’il n’y a pas de faille majeure. C’est en tout cas ce dont je me suis servie pour Milk afin de ne pas trop me perdre dans mes dates :

chronologie extraitBeaucoup d’idées peuvent changer entre la conception et l’ordonnancement, et je pense que c’est une bonne chose parce qu’on peut réaliser progressivement que tel concept super cool ne nous plaît au fond pas tant que ça. Personnellement, en réfléchissant sur le background possible des héroïnes, j’ai eu d’emblée des idées très bien délimitées pour certaines. Par exemple, les routes de Kurumi et Makuro n’ont quasiment pas changées depuis que j’ai commencé à y réfléchir, c’est-à-dire depuis ma 2e année de prépa (cela fait donc environ 3 ans). A l’inverse, les routes de Mizuho et Mika sont celles qui ont subies le plus d’évolutions et il m’a fallu plus de réflexions. Surtout Mizuho qui est passé d’une description globale de ses déboires amoureux pour lesquels je n’étais pas inspirée du tout à un récit très psychologique et, je pense, beaucoup plus intime.

C) Outline

Lorsqu’on débute le scénario d’un visual novel, il est intéressant de commencer par un outline, c’est-à-dire de coucher sur papier l’enchaînement des évènements de manière résumée et de n’écrire véritablement qu’après. C’est une astuce très pratique pour bien s’y retrouver dans son récit, éviter les incohérences et prévoir plusieurs branches si l’intéractivité est présente. Autrement dit, c’est le complément de la phase de tri. Il va sans dire que pour produire un outline il vaut mieux connaître la fin de son histoire pour plusieurs raisons : d’abord des changements de dernière minute sont toujours à prévoir, ce qui obligerait à rebosser toute la structure, ensuite ça évite de partir complètement en sucette, et enfin c’est bien plus encourageant quand on sait où on va. D’un point de vue scénaristique, on ne peut pas cacher efficacement le coupable d’un meurtre tout au long d’un bouquin policier si on ne sait pas soi-même qui est le dit coupable. A mon avis, avoir un outline sous la main c’est baliser son travail et se simplifier la vie. Celui-ci n’a pas besoin d’être très détaillé, une ou deux lignes par évènement majeur suffit largement.

J’ai rédigé plusieurs outlines pour Milk, deux différents pour la branche principale et un par héroïne (ce qui déconnecte quelque peu les routes entre elles mais je ne pense pas que ce soit forcément mal joué). Globalement un fichier prenait entre 2 et 5 pages (si ma mémoire est bonne) mais j’avais tendance à y rajouter des références ou des bouts de scène parce que j’avais peur d’oublier mes phrases. Malheureusement, j’ai supprimé les fichiers progressivement à chaque partie rédigée, pensant naïvement que je n’en aurais jamais plus besoin, je ne peux donc rien montrer. Je vous déconseille de m’imiter pour des raisons que j’expliquerai un peu plus loin…

D) Ecriture

Lorsque l’outline est achevé, on peut enfin commencer à écrire « pour de vrai ». La 1e question que beaucoup de gens se pose est de savoir si un visual novel s’écrit de manière différente qu’un livre et à quel point. Pour ma part, je considère, livre intéractif oblige, qu’il n’y a guère de gros changement à opérer. Mettre en page les dialogues de façon à aider le codeur quand on passe à la phase de script (marquer le prénom du personnage qui parle avant chaque phrase, par exemple) est bien sûr un plus, pour le reste c’est en fonction du style de chacun.

Méthodes et styles

Je déconseille toutefois d’utiliser la méthode qu’on peut voir en action dans Anamnésis qui consiste à ne rédiger que des dialogues dans un style familier et bref (ne pas oublier qu’au théâtre, les dramaturges compensent l’absence de narration par des monologues ou des tirades visant à exprimer les sentiments des personnages). Le souci avec cette façon d’écrire est qu’elle entrave énormément l’immersion et qu’elle réduit considérablement les possibilités de langage. Autant ne pas se compliquer la vie.

Je déconseillerai également de ne pas baser la personnalité du « héros » (s’il y en a un) que sur des choix si l’interactivité du jeu est faible. Dans Cinders, qui possède des centaines de choix et de variantes, le but est de se construire sa propre version de Cendrillon en modelant l’héroïne selon nos envies, donc un lien de proximité s’établit plus forcément entre le lecteur et son avatar.

cinders05

A l’inverse, dans Katawa Shoujo, Hisao ne fait que refléter de manière diluée la personnalité de la fille qu’il séduit, or dans la plupart des routes, on se retrouve avec un tête à tête entre ces deux personnages et éventuellement un ou deux sidekicks qui poppe de temps en temps (sauf pour la route de Shizune où Misha a une réelle importance), ce qui fait bien souvent basculer le récit dans l’ennui parce qu’il n’y a pas de réelle confrontation. Si votre VN ne possède que peu de choix, autant choisir la personnalité du héros, quitte à ce qu’il n’en ait pas, car c’est aussi une option tout aussi envisageable (mais il faut savoir l’utiliser).

KS02

 

Contenu

Reste qu’il est souhaitable d’avoir en tête les images qu’on souhaite utiliser pendant qu’on écrit afin de se faciliter les étapes suivantes. Et aussi d’éviter de prendre des habitudes trop littéraires (certains textes sont très difficiles à illustrer parce qu’ils reposent justement sur le principe que le lecteur doit tout imaginer).

D’ailleurs même si le travail a été soigneusement préparé à l’avance via l’outline, je crois qu’il ne faut pas hésiter à se laisser surprendre dans le feu de l’action. Quelques fois j’ai des éclairs d’inspiration au dernier moment, ce serait bête de les laisser de côté, surtout que ça rend le processus créatif tellement plus fun. C’est comme ça que dans Milk bon nombre de scènes ont été rajoutées sur le vif, sans avoir été prévues à un quelconque moment. Elles sont apparues au fil de la plume et se sont insérées tout naturellement dans le flot de l’histoire, aussi je n’ai pas voulu m’en débarrasser. Je pense notamment à la route de Najimi (une des plus longues) où je souhaitais intégrer deux éléments scénaristiques différents et passer de l’un à l’autre. Le 1e conflit devait être court et laisser la place au second dès que possible. Sauf que voilà, j’ai si bien développé cet élément que je ne suis arrivée au suivant qu’au bout d’une soixantaine de pages (en sachant que les choix n’étaient pas encore intervenus et qu’il faut compter plusieurs pages par fin), c’est-à-dire au moment où j’aurais dû conclure. Au final j’ai préféré garder cette partie, parce que je l’aimais bien, au lieu de tout recommencer.

Ecrire un visual novel demeure très long, aussi il est important d’aimer ce que l’on fait. Quelques fois, les gens pensent trop aux attentes du public, ils veulent inclure ce qui se vend le mieux, ce que les autres apprécient, et au final ne fabriquent plus vraiment l’oeuvre pour eux-mêmes. La motivation vient bien plus facilement quand on aime ce qu’on fait et il ne faut pas oublier que ce récit qui prend forme peu à peu, eh bien, on va devoir le lire, le relire, encore et encore, jusqu’à l’apprendre presque par cœur à force de révisions, de corrections et de vérifications diverses et variées. Si au bout de la 3e fois que vous relisez votre script, vous êtes déjà écœurés par votre propre histoire, c’est mauvais signe…

E) Relecture & correction

Des fautes d’orthographe on en laisse tous passer, c’est normal, reste qu’un visual novel écrit comme un torchon ça fait mauvais genre. A mon sens il vaut mieux montrer le scénario à plusieurs personnes pour le corriger le plus tôt possible parce que ce sera plus contraignant de souligner les éventuelles fautes au moment du script, le programmeur ayant déjà des tas de choses à faire, autant lui faciliter la tâche. En sachant que même après une douzaine de passages pour vérifier que tout est en place, il y aura forcément une dernière coquille qui traînera parce que la fatigue vous aura empêché de la voir, il est donc plus constructif de ne pas corriger tout seul. Pour ma part, j’ai fait lire le scénario à deux personnes différentes. L’une avait plutôt tendance à souligner les incohérences de l’histoire et l’autre plutôt les fautes d’orthographe pures, ce qui fait qu’elles se complètent bien et me permettent de ratisser large. L’autre avantage d’avoir deux personnes est que je peux choisir l’ordre dans lequel je vais leur envoyer les fichiers (telle route avant telle autre, par exemple) et comparer leur compréhension du récit avec un ordre de lecture différent.

correction extrait

Un exemple de débat de la plus haute importance : la traite des vaches c’est serious business !

II) Planification des ressources

Le scénario prend petit à petit de l’ampleur ? Il est grand temps de faire correspondre les scènes avec des ressources pour visualiser avec précision quels seront les besoins du VN. C’est là que garder son outline sous la main peut se révéler pratique…

A) Liste des ressources nécessaires

Quand on travaille en équipe, il est vital de poser sur papier la liste de tout ce dont on aura besoin car c’est ce qui servira de base aux artistes pour travailler chacun de leur côté. Un visual novel étant très gourmand en graphismes, il est capital de passer un peu de temps à décrire exactement combien d’images il faudra, quel type d’images et quelles variantes. Il existe plusieurs fonctionnements à ce propos : l’un consiste à utiliser des sprites/paper-doll figurant les personnages et leurs diverses expressions sur des décors ou backgrounds et à ponctuer les moments importants d’images très soignées, les event CG, mais on peut imaginer n’utiliser que des event CG, réduire la masse de travail avec des chibi/super deformed pour donner un côté cartoon, ou encore ne garder que des décors. C’est à chacun de déterminer l’ambiance graphique qui lui convient le mieux. A savoir que les images qui poseront le plus de problèmes sont très certainement les backgrounds (les décors) si vous en utilisez. Ils sont relativement longs à dessiner et il faudra donner des indications précises aux artistes pour qu’ils puissent s’y atteler à peu près sereinement. D’ailleurs pour toute image que vous désirez inclure, je conseille de formuler une description qui dira au dessinateur où se trouve quel personnage et ce que l’image doit contenir.

Liste graphismes extrait

Un exemple ici avec une version dépassée de la liste des graphismes du teaser de Milk. J’ai répertorié le nombre d’illustrations nécessaires par catégorie d’images, les variantes que je voulais. Pour certaines, j’ai aussi essayé de décrire sommairement ce que je voulais.

Pour la musique et les bruitages (s’il y en a) c’est légèrement différent mais il faut aussi donner le maximum d’indications sur l’ambiance désirée. A noter que l’interface compte dans les ressources nécessaires.

Liste musiques extrait

Autre exemple avec la liste de musiques nécessaires du teaser de Milk. Roganis en avait déjà un peu parlé dans son article sur la MAO mais j’en profite pour préciser quelques détails. On peut voir que je découpe chaque demande selon le schéma : le type de demande, et donc d’ambiance recherchée ; les instruments que je verrais bien coller à l’ambiance ; les pistes d’OSTs qui m’inspirent pour ma demande. Le nombre de pistes est approximatif sur cette liste mais dans une autre, plus récente, j’ai été encore plus détaillée.

B) Recherche de références

Une fois la liste établie, il est utile de chercher des images et des musiques qui ressemblent à ce que vous voulez faire pour la compléter. Vos coéquipiers n’étant pas dans votre tête, ils ne comprendront pas forcément toutes vos explications, et des illustrations peuvent être bienvenues pour expliciter votre propos. Si vous voulez une pose spécifique pour tel personnage sur telle image, telle instrumentation pour telle piste, tel gadget pour la boîte de dialogue ou le menu des options, essayez de prévoir un stock de références que vous puissiez sortir en cas de besoin.

C’est ce que je fais quand je parle en privé à chaque membre mais il y a aussi un cas où les références sont présentes dans le dossier commun, c’est celui de l’interface.

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Ici on peut voir un screenshot de Primary Magical Trouble Scramble qui nous a aidé pour le menu des bonus.

C) Optimisation

Et parce que, plus il y aura de ressources à fournir, plus le projet sera long et compliqué, il est judicieux de comparer votre scénario avec votre liste de ressources afin de se débarrasser des images superflues (ce sont souvent elles qui plombent la production). Est-ce qu’il est bien nécessaire de mettre tel event CG à tel endroit alors qu’on peut facilement laisser le sprite sur le background ? Est-ce que je suis obligé de rajouter tel décor alors que les personnages pourraient rester au lieu précédent ? Est-ce que je ne peux pas réutiliser telle musique à telle scène au lieu d’en mettre une nouvelle ? Est-ce que je mets des bruitages pour tout et n’importe quoi, quitte à ce que le jeu se transforme en cacophonie ? Si ce n’est pas le cas, il est tout de même plus simple de changer une ligne dans le scénario que de produire une ressource supplémentaire.

C’est un problème assez récurrent qui se pose à moi : j’ai beau faire des optimisations fréquemment pour éliminer le maximum d’images inutiles, au final il y en aura toujours trop. Par exemple, je suis en ce moment en train de me pencher sur le listage des graphismes dans la version complète du jeu et je remarque que, bien souvent, un évènement important requiert un event CG pour avoir plus de poids mais qu’au fond je pourrais très bien utiliser les ressources de base. La question est donc : dois-je céder à l’appel des CGs et dans ce cas, la charge de travail de l’artiste responsable va augmenter significativement et il ne pourra peut-être pas dessiner toutes les illustrations à temps, ou bien est-ce que je garde les ressources de base, quitte à faire perdre à une scène une grande partie de son impact ?

D) Croquis préliminaires

La plupart d’entre nous ne savent absolument pas dessiner mais si vous avez quelques notions, profitez-en au maximum. Il est souvent difficile de décrire les images qu’on a inventé dans notre tête avec des mots, aussi gribouiller quelques idées pour les graphistes peut grandement faciliter leur travail, surtout si vous avez des demandes très ciblés (certains s’en foutent de savoir que leur personnage ait des cheveux blonds, bruns ou roux, d’autres sont très maniaques à ce sujet). Des croquis préliminaires seront utiles aussi bien pour le design des personnages que pour la position de ceux-ci sur les event CG ou pour la composition des décors.

Miruku gribouillis

Par exemple, voici le 1e gribouillis que j’ai fourni à mes artistes pour le sprite de Miruku. J’ai essayé de montrer le plus de choses possibles mais je suis bien sûr limitée par mon incompétence en la matière.

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A comparer avec ceci qui était le 1e croquis d’Hitode pour représenter le perso. Tout de suite beaucoup mieux, hein ?

J’ai aussi dû m’essayer à l’élaboration d’un schéma architectural pour donner des indications concernant les décors.

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Là on peut voir des tas de carrés censés représenter la ferme Caligula dans son ensemble. Je ne vous fournirai pas la nomenclature qui va avec, par contre, ce serait de la triche.

E) Charte graphique

Que vous soyez en mesure de dessiner ou non, il faut garder un fichier sur le coude qui indique aux graphistes à quoi ressemblent tous les personnages (les tailles des uns par rapport aux autres, les couleurs utilisées), ça évite les confusions quand des dessinateurs s’occupent chacun d’une partie différente du travail et ça permet une meilleur harmonisation. Le fichier doit aussi contenir la résolution du jeu et les tailles que vous exigerez de chaque image. Quand vous serez à un stade plus avancé de la production, vous pourrez demander aux dessinateurs de faire une charte graphique visuelle.

Sur notre fichier, on peut surtout voir la taille des personnages et la couleur de leurs yeux et cheveux. La taille des poitrines a été donnée en privé 8).

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Et du coup cette image que vous voyez tout le temps est en réalité notre charte graphique visuelle des héroïnes.

Conclusion

Vous avez déterminé avec précision les ressources dont vous aurez besoin et le scénario est achevé, pour passer à la production il ne vous manque donc plus que des coéquipiers motivés et prêts à vous épauler dans votre tâche. C’est à ce moment qu’il pourrait être le plus judicieux de rendre public votre projet, à mon avis. Mais pour ce qui est du recrutement des coéquipiers et du travail en équipe…ce sera pour le prochain article où vous pourrez enfin voir comment on travaille entre membres dans la team. Je l’illustrerai avec plein de « vrais » croquis et d’essais de pistes =).

Helia

Quelques images du futur teaser de Milk

Le dernier billet concernant le projet Milk remontant à début juillet, je me dis qu’il est largement temps d’en reparler. Voici donc quelques nouvelles.

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Miruku, dessinée par Morsy

Pour commencer, la production a subi un gros ralentissement durant les vacances d’été. La période est trompeuse parce qu’on pense qu’on aura plus de temps que d’habitude et au final les membres de l’équipe se dispersent pour vaquer à leur vie personnelle, du coup ce ne sont jamais les mêmes personnes qui sont présentes d’une semaine à l’autre et il est difficile d’avancer dans ces conditions. Surtout quand on se rend en vacances dans un lieu dépourvu d’internet. Il aura donc fallu attendre la rentrée scolaire pour s’y remettre de manière bien plus dynamique.

Progression

Entre temps la priorité a été fixée sur un élément souvent négligé par les créateurs qui souhaitent débuter et particulièrement éprouvant à élaborer dans un visual novel : l’interface. L’élaboration de Being Beauteous avait suffi à me donner un petit avant goût de la complexité de la chose et là, on pataugeait déjà très fort avant d’avoir entamé quoi que ce soit. Il nous aura fallu un peu de temps pour apprivoiser la bête et on en voit enfin le bout (du moins pour la partie graphique, je sens que ça va être drôle quand on va entamer la partie test). Pour la peine, petit aperçu :

Gallery-SELECTED

La version « sélectionnée » du menu pour accéder aux illustrations.

Évidemment vous n’aurez jamais l’occasion de voir cette image telle quelle dans le jeu puisque le but c’est que le portrait d’une héroïne s’éclaire dès que le joueur passe le curseur de sa souris dessus.

Pour ce qui est de l’extrait du VN que nous comptons présenter prochainement, la moitié des images chibi, les sprites principaux et quasiment l’intégralité de la musique est finie. Nous avons aussi pas mal progressé dans tout ce qui est background grâce à l’intervention de Hitman qui a intégré l’équipe il y a quelques temps. Le rythme n’est pas facile à tenir et le laisser-aller des vacances nous a forcément retardés pour la sortie prévue. J’avais tablé sur la rentrée mais c’était finalement une estimation bien trop serrée. Noël 2012, voire début 2013, serait finalement bien plus réaliste, et encore, on n’est jamais à l’abri des imprévus. Justement, en parlant d’imprévus…

salon

Le salon de la maison du héros, par Hitman

Recrutement (encore ?)

Que reste-t-il à faire à part le montage ? Eh bien, malheureusement suite au départ brutal d’Hitode pour raisons personnelles (ce que je comprends parfaitement même si je le regrette, ce n’est pas facile de rester motivé sur une longue période lorsqu’on doit s’occuper de beaucoup de choses dans sa vie IRL), nous sommes à court d’un graphiste. Hitman utilise une méthode d’illustration traditionnelle qui fait qu’il ne peut réaliser que les linearts des BGs (donc, il manque encore la colorisation) et il reste quelques sprites secondaires, quelques chibi et quelques event CG à dessiner. Morsy a beau être très talentueuse, cela fait beaucoup de boulot pour elle toute seule et la team risque d’éprouver de grosses difficultés sur le long-terme si personne ne se joint à nous. Ce serait quand-même rageant que le projet s’effondre si près de la réalisation juste parce qu’il manque une poignée d’images. C’est pourquoi je risque de reconduire prochainement l’appel au recrutement que j’avais lancé au tout début de l’aventure. A suivre…

En bonus, un croquis préparatoire de Dieu :

SatoripaperdolltestHelia

Scénariste/chef de projet

La composition et ses rouages

Le jour où notre chère chef de projet Helia m’a proposé de concevoir la musique de son oeuvre, j’étais assez perdu. La composition musicale était pour moi une sorte de jouet, un petit passe-temps hebdomadaire auquel un ami m’avait initié un certain temps auparavant. D’ailleurs, c’est peut-être pour ça que jusqu’à très récemment je ne faisais jamais de musiques complètes. J’aimais bien créer de nouveaux bruits, ou plutôt de nouvelles sonorités, et bien souvent c’était assez inaudible…

Aperçu

Une musique complète, au final, c’est beaucoup de restrictions ! Il faut une introduction, un développement et une fin, la durée est quasiment réglementée  ( 1:30 à 5 minutes, rares sont ceux qui font des musiques de plus d’une demie heure -petite dédicace à Genesis !) et le plaisir de créer vient surtout pendant le développement des phrases musicales principales (c’est d’ailleurs souvent par le milieu que je commence à composer une musique).

Bref, à ce moment-là, je n’avais à peine qu’une dizaine de compositions « sérieuses » au compteur, le reste étant des essais, des gribouillis comme celui montré plus haut. On pourrait presque parler d’âmes de musique, vu que seul l’essence de la musique m’intéressait (enfin, ma vision de l’âme d’une musique). Mais la curiosité l’a emporté… La curiosité d’essayer de me tâter à un projet réellement sérieux, avec restrictions, plannings, et surtout une carotte finale bien juteuse : un beau jeu avec un peu de moi dedans !

Mais voilà, j’ai rapidement découvert quelque chose : composer, inventer, imaginer ne se fait pas à volonté. Et alors que certains artistes composent sans répit et sortent des albums incroyables de créativité chaque mois (je pense notamment à Lapfox, allez voir ce qu’il fait, c’est gratuit en plus !), d’autres, plus posés, ou dont la muse inspiratrice se fait plus rare, créent leurs oeuvres sur plusieurs mois, voire plusieurs années (voir Zektbach, un type très doué). Je fais de mon côté partie de la deuxième lignée, et la bande-son de la « vitrine » de MILK m’aura pris 6 mois, alors que je prévoyais la finir en deux fois moins de temps.

Mais trêve de bavardages, je vous crée ce petit article afin de vous faire partager et comprendre un peu comment nous nous en sommes pris, à la Träumendes Mädchen, pour développer la musique du projet « vitrine » du jeu. Pour rappel, cette bande-son comporte environ 35 minutes de musique étendues sur un peu plus d’une dizaine de musiques.

Voilà déjà un petit extrait du premier mail que m’avait envoyé Helia vis-a-vis de la bande-son du jeu. On voit déjà un peu l’idée globale et ce que vous pourriez avoir dans les oreilles :

ss+(2012-09-18+at+06.57.36)

 

Evidemment que c’est dans mes cordes ! J’aime normalement la musique traditionnelle/celtique et depuis tout petit on m’a bercé dedans ! Mais, ça veut dire quoi, faire une bande-son celtique ?

Au final, parler d’une bande-son celtique/traditionnelle serait assez pompeux de ma part. Si j’avais fait une vraie bande-son celtique, elle n’aurait pas été exploitable car trop de personnalité et pas assez « invisible » (ça me fait penser à un certain Erik Satie, mais passons…). Donc, un peu comme on peut voir dans l’OST « Shikkoku no Sharnoth », je suis parti sur une musique « type RPG » en utilisant instruments divers et variés de la musique traditionnelle que sont la cornemuse, la harpe, la vielle à roue, le Bodhrán, la mandoline ou encore le whistle…

Non, je vous ai pas pondu un truc aussi timbré.

Pour vous donner une idée, le document sur lequel j’ai planché pendant 6 mois ressemblait à ça :

ss+(2012-09-23+at+09.56.40)

Liste de musiques pour la démo.

Donc Helia m’a donné comme informations :

  • Une description du type d’ambiance recherchée.
  • Une direction vers laquelle me tourner vis-à-vis des instruments.
  • Des références, des musiques qui selon elle correspondent à ce qu’elle veut.

Je dois dire qu’en tant qu’artiste, le plus important est la description de l’ambiance recherchée. Tout simplement parce que c’est la chose la plus abstraite des informations qu’on m’a donné, et donc que mon imagination peut en sorte « modeler » comme elle lui semble. Le choix des instruments est une solution (en quelque sorte) pour s’y retrouver dans la jungle de moyens pour retranscrire l’ambiance voulue, et enfin les exemples m’ont permis de vérifier que je me trompais pas de chemin.

Lors de la création des musiques, je crois que c’est en partant des instruments demandés que j’ai le mieux réussi à atteindre le résultat recherché. C’est pourquoi vous devriez entendre assez souvent les mêmes instruments pour les mêmes types d’ambiance retranscrites. On pourrait voir ça comme un caractère limitatif, redondant musicalement parlant, mais je pense que c’est un bon moyen pour le lecteur de s’y retrouver. En effet, sans spoiler trop, pendant un bon quart du jeu le lecteur s’éloignera de l’univers créé au début pour partir dans un délire à la Helia, et le retour dans l’univers principal sera (de mon point de vue) assez brutal. Grâce aux instruments j’espère parvenir à transformer ce retour brutal en une espèce de remémoration auditive, genre « Tiens, cette musique ça faisait plusieurs heures de jeu que je l’avais pas écoutée ». Effectivement, une partie du scénario se détachera beaucoup de la harpe, flûtes traditionnelles ou sonorités calmes pour entrer dans un univers beaucoup plus trépidant, fascinant mais aussi dangereux, où les rythmes seront plus orientaux, préférant percus afriquaines, mandolines et guitares à 12 cordes.

Bref bref bref, j’arrête de spoiler ! Voici pour finir ce poste ma foi sûrement un peu imbuvable, une petite vidéo de (seulement !) 30 minutes expliquant aux petits curieux(ses) que vous êtes les subtilités de la composition sur ordinateur. Si vous avez des questions, je vous autorise à spammer (modérément !) la partie commentaires de cet article, ou de la vidéo.

Expliquations vis-à-vis de la MAO.

Et cerise sur le gâteau, voici un rendu de la musique, avec une heure en plus de travail dessus après la vidéo (elle est pas encore finie, loin de là !) :

Aperçu.

Cette musique ne sera écoutable finie que dans la version complète du jeu, vu que c’est la partie sur laquelle je travaille actuellement ! À plus tard, dans vos oreilles ! 😀

Les erreurs courantes en création de visual novel amateur

Il m’arrive très souvent de lurker sur la communauté Lemmasoft, plus gros rassemblement de créateurs de VNs amateurs, et plus généralement sur le web, à la recherche de nouveaux projets intéressants. La pêche se révèle le plus souvent infructueuse parce qu’Internet regorge surtout de jeux qui n’ont jamais aboutis mais je ne désespère jamais de tomber, au détour d’un clic, sur une perle. Les raisons à ce que tant de VNs amateurs se vautrent peuvent être multiples mais elles sont à mon sens toutes dépendantes d’une seule grande problématique: le gouffre entre conception et réalisation.

En effet, la conception est la partie la plus chouette de n’importe quelle œuvre, celle où on balance des idées à droite et à gauche, où tout paraît super cool et révolutionnaire. C’est le point de départ de tout projet, le moment où tout paraît possible, qui génère l’enthousiasme. La phase de conception c’est l’éclair d’imagination qui nous saisit soudainement et qui nous fait brûler de passion. Et puis, c’est quand il faut faire de toutes les idées géniales de la conception une réalité que généralement le bât blesse. On se rend compte que tout ne colle pas, qu’il faut abandonner des choses, en remplacer d’autres, remodeler le scénario de manière à lui offrir une cohérence, anticiper des tas de petits détails insignifiants, penser aux considérations techniques, donc travailler. Et travailler c’est fatiguant, ça demande énormément de temps et d’investissement, ce qu’on ne peut pas tous fournir pour des tas de raisons différentes. Ainsi, beaucoup de projets en apparence géniaux et bien partis, finissent par s’écrouler après quelques lignes de scénario et quelques concept art, au moment où ça commence à devenir sérieux. En réalité le ver était dans le fruit depuis le début.

A partir de cette grande problématique, on peut observer un certain nombre de ramifications qui expliquent que tant de visual novel ne voient finalement jamais le jour. Parce que je me suis vautrée aussi à un moment, comme tout le monde, et que je me dis que ça peut servir à d’autres créateurs, voici donc quelques erreurs courantes dans la création de visual novel amateur que j’ai pu observer. Erreurs qui sont de plusieurs types :

Technique

Les erreurs « techniques » qui sont souvent dues à l’absence de préproduction (si tout va bien j’en parlerai en profondeur dans un prochain article) ou à une préproduction défaillante. En gros, un manque d’anticipation caractéristique des amateurs (vu que ce n’est pas leur métier, ils sont bien obligés d’apprendre sur le tas). Celles-ci peuvent être plus ou moins importantes selon les projets. Il peut s’agir de problèmes de dimensions des images (des sprites qui ne sont pas alignés sur la même taille et qui paraissent donc dépareillés), d’intégration de la boîte de dialogue sur les images (ce qui rogne le bas), d’intégration des éléments de l’interface (qui, si elle paraît anecdotique au premier abord, prend beaucoup de temps de réalisation pour pas grand-chose), un manque d’harmonisation, un problème d’évolutivité (les graphistes peuvent s’améliorer avec le temps et les dernières images auront un style différent des premières). Ou alors, plus délicat, une mauvaise cohésion d’équipe (chacun fait son truc dans son coin). Plus généralement c’est toutes les tâches ingrates et ennuyeuses, mais pourtant très importantes, qui donnent l’impression de faire du sur place alors que la phase de conception donne plutôt l’impression que tout avance très vite. Tout ce qui est anticipation et polissage donc. Rien de plus démotivant, ce qui explique que certains abandonnent.

Objectif

Les erreurs d’objectif, plus profondes, qui font qu’énormément de créateurs pensent à des modèles du genre (les visual novel japonais) et essayent de faire pareil mais sans moyen ni formation.  Forcément, les professionnels étant payés pour leur travail, ils sont dans la capacité de réaliser bien plus de choses que des étudiants qui bossent sur leur temps libre. Vouloir les imiter se révèle contre-productif. Quand on débute, il vaut bien mieux commencer petit et élargir progressivement ses ambitions, ce qui est forcément moins glamour.

Sur Lemmasoft, on voit régulièrement des personnes proposer des concepts bien trop audacieux pour leurs moyens ; parce que des quantités incroyables de ressources sont nécessaires (sauf qu’ils ne s’en rendent pas immédiatement compte : la création d’images prend énormément de temps mine de rien) la faute à un contenu trop imposant ; parce qu’ils veulent donner de l’interactivité et placer le plus de choix possibles pour donner de la liberté au joueur mais que chaque choix devant être réfléchi dans la cohérence globale d’un scénario, les mécanismes deviennent vite très complexes à gérer. Un simple otome game en milieu lycéen qui ne réclamerait que des routes pour 3-4 protagonistes (avec des bonnes et des mauvaises fins), eh bien, c’est déjà trop pour un premier jeu. Un VN qui dépasserait les 2h de lecture en guise de premier projet, c’est presque du suicide (sauf s’il est vraiment peu gourmand en ressources).

Certains vont même plus loin et décident ni plus ni moins que de se jeter le plus vite possible dans un projet commercial en recrutant à tour de bras, ce qui pose des problèmes supplémentaires puisqu’il y a une pression financière non négligeable qui pousse à sortir le jeu et être rentable. Et rentable, on l’est rarement. J’ai en tête l’exemple très particulier de Rising Angel qui promettait un concept novateur avec des graphismes, ma foi, très engageants. Sauf que le chef de projet a tenu à rétribuer les artistes d’emblée en n’ayant pas encore terminé son scénario. Résultat, de nombreux changements scénaristiques en cours de route qui l’obligent à commander toujours plus de graphismes (et donc à perdre toujours plus d’argent). Une petite alpha du jeu est sortie récemment et on y découvre que les images, commanditées à des personnes différentes, ne sont pas bien harmonisées, que l’interface n’a quasiment pas été codée, et que le scénario (le prologue et un bout de la route d’un des persos) se perd finalement assez vite dans sa propre verbosité comme si l’auteur ne savait finalement plus très bien comment combler le nombre de pages annoncé (un million de mots, autant que la Bible). Sauf que Rising Angel lui coûtera, selon ses propres prévisions, la bagatelle de 30 000 euros, en tout et pour tout. Et il hésite encore à rendre le projet payant. Aouch.

Précipitation

Autre type d’erreurs, les erreurs de précipitation. C’est ainsi qu’on verra des groupes bien intentionnées annoncer, dans la foulée, une date de sortie proche pour leur projet. Ce qui est à déconseiller fortement, il vaut mieux éviter de faire tout de suite la promo d’un visual novel en développement si on n’est pas sûr d’arriver au bout parce que cela entraîne une perte de crédibilité (si d’autres projets sont annoncés dans le futur, on ne vous croira plus). Je pense à MariAri Project, lancé officiellement l’été 2010, qui prévoyait une démo dès la fin de l’année et une version complète l’année suivante. Un projet qui n’a toujours pas donné de nouvelles depuis. Et inversement, on verra d’autres personnes travailler dans leur coin sans jamais communiquer sur leur travail, ce qui, à terme, peut tout aussi bien les démotiver (manque de retours, manque d’encouragements, etc).

Comme précipitation, on compte aussi la ruée vers l’élaboration d’un site web qui fasse la présentation du projet alors qu’on n’a quasiment rien pour l’alimenter (il faut tout de même être à un stade avancé pour que ça devienne rentable) et qui finira par être abandonné. Ou encore la ruée vers le recrutement de coéquipiers pour former l’équipe la plus fournie possible. Sauf que, pour un visual novel comme pour autre chose, il est inutile de contacter des personnes oeuvrant à des points trop éloignés de la création. Par exemple recruter à la fois un scénariste (pour moi ça compte comme préproduction mais c’est à débattre), un dessinateur, un compositeur, un programmeur (production) et un bêta testeur (post-production). Dam’s en parle mieux que moi sur son propre blog (la question de « l’organigrammite »), allez donc lire ses articles si vous voulez approfondir le sujet. Toujours est-il que recruter trop de monde tout de suite est nuisible parce qu’une équipe vaste est toujours plus difficile à gérer qu’un petit groupe. Le seul contre-exemple en la matière (qui sert malheureusement d’exemple à des créateurs qui n’ont probablement pas visualisé le problème) est Katawa Shoujo qui a réussi à être mené à bien avec une grande équipe mais dans le sang, la souffrance, et avec un bon paquet d’années de développement. Ceux qui lisent mon blog savent ce que je pense du résultat…

Conceptualisation

Mais finalement, le type d’erreurs le plus ennuyeux est sans doute les erreurs de conceptualisation, des erreurs qui sont présentes dès le début. Quand on commence à écrire, on a souvent l’impression que ce qu’on invente et génial, super original, et qu’il ne faut surtout pas en parler de trop en public, au risque de se faire piquer ses idées (personnellement, je reste secrète sur mon script mais c’est surtout parce que j’ai un peu honte d’en montrer le contenu…). Sauf qu’au début, majoritairement lorsqu’on a encore trop peu d’expérience dans l’écriture, on a surtout à l’esprit un grand modèle qu’on cherche à imiter « mais en mieux », on cherche à réaliser le jeu de nos rêves. D’où pléthore de projets sur Lemmasoft qui possèdent un nom en japonais (récemment le titre « Saigo no Chansu » a attiré mon attention), ce qui, à mon avis, peut être le symbole d’un manque de personnalité, et mettent en scène des adolescents dans un lycée japonais.

Or à mon sens, on n’écrit pas une histoire parce qu’on veut plaire à un certain public ou parce qu’on aime lire ce genre de choses, on écrit une histoire parce qu’on veut la raconter, absolument, et que c’est ce qui nous motive à poursuivre. Le visual novel n’est pas très éloigné de son cousin le livre de papier sur ce point. Le problème avec le concept de créer le jeu de ses rêves, c’est qu’au final, on pourra rarement élaborer un « Clannad / Higurashi / Tsukhime / Narcissu / Katawa Shoujo » (rayez la mention inutile) en mieux avec des moyens amateurs. Et que c’est démotivant de n’avoir qu’une version cheap de notre œuvre préférée (évidemment japonaise, sinon « japonaisante », comprendre « qui utilise toujours la culture japonaise comme toile de fond ») à proposer. D’où l’intérêt d’arriver à s’émanciper des clichés japonais pour gagner davantage de liberté d’expression. Et puis, pourquoi se forcer à parler d’un sujet qu’on ne connaît bien souvent qu’à travers la japonimation, quand on peut parler d’un sujet qui nous touche de près dans notre vie quotidienne ? Je suis toujours immensément déçue quand je vois que les créateurs amateurs de VNs intègrent toujours le même sempiternel background. C’est un poil le cas dans Katawa Shoujo (qui aurait pu se passer dans un autre pays que le Japon) mais ça l’est surtout pour un jeu comme Shira Oka qui ressemble à une sorte de dating sim fade et édulcoré alors qu’il partait sur un concept prometteur.

Ultimement, le problème n’est pas tant les stéréotypes japonais que ce qu’on en fait. Tout est stéréotype et la recherche absolue d’originalité m’apparaît comme une chimère. En voulant à tout prix être original, on ne fait que foncer dans un cliché autre que celui qu’on voulait éviter. L’important c’est la réalisation ; la façon dont on s’approprie le stéréotype pour en livrer une vision personnelle. Sauf que peaufiner la réalisation, eh bien, ça demande un sacré boulot.

On en revient un peu à ce fameux gouffre entre conception et réalisation. Tout le monde a en soi tout un univers qui ne demande qu’à être exploité, mais seule une petite partie de la population sait réellement l’utiliser (les artistes), ce qui exige qu’on s’arme de patience, mais pas seulement : ça s’apprend. Et pour apprendre, il faut se vautrer. Souvent. Et savoir en retirer quelque chose à chaque fois. Ou alors analyser les erreurs des autres pour essayer de limiter la casse le plus possible. L’air de rien, ce n’est pas si facile…

Helia

Présentation du projet Milk

Premier gros billet sur le Dev-Blog pour parler de Milk ! Maintenant que la parenthèse de Being Beauteous est presque refermée (la traduction anglaise arrive bientôt), revenons-en au projet principal. Pour plus de clarté, je vais remettre à jour les informations d’un ancien article posté sur mon blog personnel…avec de nouveaux dessins !

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Le cast féminin

Structure

Comme le titre le trahit peut-être, Milk ~La légende des étoiles  comprendra plusieurs intrigues fortement imbriquées les unes aux autres. La partie « Milk » (le choix du mot sera expliqué bien plus tard) se présente comme l’histoire d’un adolescent asocial, vivant dans un monde semblable au nôtre, qui croise plein de jolies filles (vaches sinon ça serait moins drôle), blablabla, vous connaissez la musique et c’est normal (comme je le dis toujours, pour donner un coup de pioche dans les stéréotypes, il faut d’abord les établir). La partie « La légende des étoiles » (que je ne spoilerai pas) est orientée autour d’une civilisation et se passe dans un cadre très différent. Entre les deux, il y a la partie « Khzi » qui a l’air de sortir de n’importe où avec de l’action, de l’aventure et des extraterrestres. Sans compter le méta-monde qui vient rajouter une couche supérieure dans la narration. Evidemment mon but est de lier ces parties en un énorme tout (Genre Shift, en prévision). La subtilité, et quelque chose que j’avais constamment en tête au moment de l’écriture, c’est que toutes les réponses ne seront pas données dans le jeu, certaines viendront après (dans les opus suivants). De plus, parfois, c’est encore plus fourbe, les personnages affirmeront quelque chose paraissant sûr et certain mais qui sera peut-être complètement remis en question et démantelé en pièces lors du prochain visual novel, voire celui d’après. Il y a donc un tas d’indices disséminés un peu partout qui ne feront sens qu’à la fin. C’est un véritable challenge pour moi que de constituer ce puzzle et j’espère qu’il vous plaira. Un puzzle qui, malgré un certain niveau de complexiité narrative, reprend à sa sauce une structure relativement simple qui est celle des « chara-ge/moe-ge » japonais avec une route commune en milieu lycéen de type plutôt comique et des routes à penchant dramatique pour chacune des prétendantes et fortement centrées sur leur histoire personnelle.

Synopsis

Enfermé pour l’éternité dans le Monde Qui N’existe Pas, Dieu s’ennuie, et pour s’extraire du vide, décide de se divertir en jouant un peu avec les mortels. Son choix se porte sur un adolescent marginal en mal d’avenir, Tarô Caligula, fils unique d’un humble fermier vivant dans un monde où les vaches ont une apparence humanoïdes. Le jeune homme passe des vacances moroses à s’abrutir devant la télévision jusqu’à ce que son père, inquiet par ce comportement un poil dépressif, lui propose de travailler avec lui en menant à bien les entretiens d’embauche pour engager la future vache de l’exploitation afin de remplacer celle qui va partir en retraite. Une tâche en apparence toute simple…si Dieu n’avait pas décidé de s’en mêler et de faire de la vie du pauvre Tarô une suite d’évènements étranges, loufoques et absurdes. Ainsi les candidates au poste sont toutes des cas sociaux passablement inquiétants avec qui il lui faudra bientôt cohabiter dans la bonne humeur générale, bonne humeur renforcée par la venue imprévue d’une extraterrestre squatteuse en panne de carburant et par les apparitions régulières du meilleur ami millionnaire lassé par les dîners chics, accompagné de son robot à tout-faire, qui a décidément beaucoup de choses à raconter.

Tarô va-t-il mettre de côté ses tendances misanthropes pour aider ces vaches un peu folles ayant vécus des choses pas toujours très rigolotes et retrouver l’envie d’avancer ? Va-t-il enfin réaliser que son amie Najimi  recherche désespérément son soutien ? Ou peut-être même percer le secret de l’existence des vaches humanoïdes ? Tout ceci ne relève pas de son choix, mais du vôtre. Mais veillez bien à ne pas contrarier le Dieu de ce monde ou vous pourriez bien percer à jour une étrange supercherie…

Personnages

Nom : (Meushi) Miruku

Age : 19 ans

Fleur : liseron

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Benjamine d’une série de quatre enfants, Miruku complexe beaucoup à cause de son statut de « petite dernière ». Ses sœurs ayant une réussite plutôt éclatante, elle a l’impression de ne pas faire le poids et en a reçu une timidité maladive et une forte tendance à se dévaloriser, ce qui se traduit souvent par un certain nombre de maladresses et d’échecs. Elle veut vraiment décrocher ce poste, notamment vu les problèmes rencontrés lors de son dernier emploi, mais part vaincue d’avance.

Miruku est aussi très proche de sa cousine Kurumi avec qui elle est amie depuis l’enfance et qui représente son plus gros soutien psychologique.

Nom : (Meushi) Kurumi

Age : 20 ans

Fleur : perce-neige

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Kurumi aurait dû être une vache mais suite à une malformation étrange, elle est venue au monde avec des cheveux-oreilles bizarres et aucun attribut bovin, ce qui lui vaut régulièrement les moqueries et des humains et des « vraies » vaches. La vie pas facile qu’elle mène lui a appris à s’endurcir et même si elle cache ses faiblesses en protégeant excessivement sa cousine, qui est par ailleurs sa seule véritable amie, elle n’est pas beaucoup plus confiante. Les deux jeunes filles ont pour habitude de s’encourager l’une l’autre, aussi quand Miruku a annoncé vouloir passer cet entretien, Kurumi est bien évidemment accouru pour la soutenir, d’où sa présence.

Nom : (Ishidatami) Makuro

Age : 22 ans

Fleur : bouton d’or

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Bourrine et franche du collier, Makuro fait peur à tout le monde avec ses yeux perçants. Il faut dire que ses hobbies ne l’aident pas à se faire des amis : les gens ordinaires apprécient moyennement la chasse au sanglier et l’entretien d’armes à feu. Elle n’en a pas moins bon cœur. Ce poste c’est surtout pour affirmer son indépendance qu’elle le veut, cela fait trop longtemps que sa grand-mère l’héberge et que tous ses entretiens d’embauche se concluent par des échecs cuisants. Mais en voulant renverser la vapeur, elle en fait inévitablement un peu trop !

On raconte qu’elle aurait fait de grosses conneries dans sa jeunesse…

Nom : (Kanna) Mizuho

Age : 28 ans

Fleur : lys rouge

Mizuho_03_03Avant de postuler en tant que vache, Mizuho était enseignante, paraît-il. Aujourd’hui elle n’évoque ces années qu’en jurant et en vociférant, tant et si bien qu’on n’ose plus trop lui poser de questions sur son passé. Au chômage depuis plusieurs longs mois, elle déprime et force un peu trop sur la bouteille, aussi n’est-il pas rare de la retrouver endormie par terre à toute heure de la journée. A vrai dire, on sait peu de choses à son sujet tant elle se montre invisible au quotidien (sauf quand elle est bourrée). Et ne dit-on pas que les plus silencieux sont les plus dangereux ?

Nom : (Nishima) Mika

Age supposé :  17 ans (sauf contradiction du rapport de police)

Fleur : la rose

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Quand on la voit pour la première fois on croit avoir affaire à une enfant tant elle paraît jeune et Mika fait tout pour maintenir l’illusion. Son truc c’est la magie, tout ce qui sort de l’ordinaire l’intéresse, le paranormal, le fantastique. Elle refuse de grandir et se complaît dans son univers enfantin. Malgré sa jovialité à toute épreuve, elle reste étrangement lucide et mature, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a présenté sa candidature, un peu comme pour amorcer un premier pas dans la vie d’adulte.

Ironiquement, sa propre histoire est finalement plus incroyable que ce que raconte n’importe lequel de ses livres préférés…

Release ?

Le scénario dans sa globalité pèse 805 pages (498 518 mots) avec 6 routes et un peu moins d’une quinzaine de fins mais il est bien évident que publier un VN de cette ampleur demande énormément de temps et de travail, il faut donc y aller étape par étape. La première sera donc de sortir un petit teaser d’environ 2h qui comportera la 1e partie de la route principale (environ 70 pages / 40 000 mots). Nous tablons sur la rentrée 2012 mais un imprévu est si vite arrivé, c’est difficile de donner une date certaine… La deuxième étape sera de sortir la route principale (qui toute entière fait 310 pages / 188 150 mots) fonctionnant assez bien en stand-alone et donnant un meilleur aperçu du scénario. L’étape finale étant, bien sûr, le jeu complet. J’espère sincèrement pouvoir arriver à atteindre ce but et que Milk vous plaira ! En attendant, nous avançons à notre rythme et je compte bien donner des nouvelles de l’avancement plus régulièrement.

Helia

Scénariste / chef de projet

La conception de la musique de Being Beauteous

Bonjour et bienvenue sur ce devblog flambant neuf ! Vous devriez voir ici régulièrement des articles touchant plus ou moins à l’avancement de nos productions, ou même des articles sur des choses qui nous tiennent à coeur, Helia nous laissant un peu de marge pour raconter des bêtises tout plein. Ça, c’est parce que je suis trop gentille.

Je suis Roganis, compositeur et sound-designer de l’équipe, et accessoirement masseur personnel de Helia. J’ai déjà des masseurs attitrés. Tu sais très bien que tu es mon fils spirituel et, parce que l’inceste spirituel c’est mal, je ne peux pas te confier ce boulot. Maintenant retourne dans la cave.

Dans le monde du visual novel francophone, j’ai principalement été dans la team de traduction « Tsukiyo-Novel », avant de me plonger corps et âme dans la composition de musiques pour visual novels. J’ai commencé à accepter des demandes venant de créateurs de chez Lemmasoft quand Helia m’a attrapé dans ses filets pour partir dans ses aventures rocambolesques ! Des aventures qui commencent alors que je ne suis pas très préparé… En effet, je ne compose que depuis peu (environ deux ans) et ce que je fais est écoutable depuis encore moins longtemps (six mois à tout casser !), je n’ai aucune réelle connaissance théorique vis-à-vis de la musique, et ma manière de composer, qui tient du feeling pur a encore beaucoup de progrès à faire !

Maintenant que les présentations sont faites en quelque sorte, je vais donc vous parler de ce qui est vraiment intéressant : Being Beauteous ! Si je laisserais Helia parler de sa conception dans ses articles, je vais vous parler de la partie me concernant : la musique (et LE bruitage).

Helia a été plutôt claire, il fallait une OST qui soit simple, avec un loop facile (la chanson redémarre sans qu’on s’en rendre trop compte), qui colle au thème du visual novel, et avec des instruments tels que la boite à musique, le vibraphone… Des instruments qui prennent la musique par son essence même, des notes presque pures (enfin, je le sens comme ça, feeling feeling comme d’habitude !). Pour le thème principal j’avais deux inspirations, le prologue de la Belle et la Bête et la musique de titre du jeu Ib, et pour la musique féérique, la reprise de Bibidi bobidi bou par Yoko Shimomura dans le jeu Kingdom Hearts Birth By Sleep, ce sont les seules pistes que j’ai soumises à Roganis pour l’inspirer.

J’ai immédiatement fait la connexion avec une OST qui reste profondément inscrite dans mon coeur, celle de True Remembrance, par Amor Kana. On retrouve dedans des musiques quasiment exclusivement composées à l’aide d’instruments à percussion comme les vibraphones, xylophones, boites à musique… Qui durent en général moins de une minute, et surtout, surtout, qui peuvent être entendues des centaines de fois (Oh god, combien de fois l’ais-je écoutée cette bande-son ?). Je vous invite donc à comparer les deux OST, vous y trouverez des ressemblances, sans partir dans un plagiat quelconque ! (et de toute façon la bande-son de Being Beauteous reste moins mewsome, mais, oh well, je l’ai faite en une nuit quand même ! =3)

Roganis

Compositeur

La Genèse de Being Beauteous

L’idée de base du récit (qui n’avait pas encore de nom) m’est venue en regardant un passage culte du dessin animé Cendrillon de Disney, la chanson « C’est ça l’amour », vers la fin du mois d’avril. Je me suis soudainement demandé comment aurait pu fonctionner la romance entre les protagonistes s’il n’y avait pas eu la fameuse pantoufle de vair et ça m’a poussé à creuser un peu le filon en essayant de créer une version de Cendrillon qui serait romantique mais d’une autre façon. Inutile de dire qu’avec mon penchant pour le bizarre, il y allait forcément y avoir du changement. J’ai rédigé cette petite nouvelle en une soirée et d’une traite. Et puis, je me suis dit qu’il était dommage de la laisser pourrir sur mon ordinateur et j’ai voulu en faire quelque chose…en l’occurrence un kinetic novel.

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Concept art du menu

Je trouvais que ce serait une bonne expérience pour mon équipe et, vu que l’Epitanime approchait et que je savais que la plupart de mes camarades s’y rendaient, j’ai soumis l’idée de réaliser « Cendrillon » IRL à l’occasion du concours de visual novel organisé par No-Xice. Ils ont été emballés et je suis derechef allée contacter No-Xice pour voir si on pouvait participer. Malheureusement le fait d’avoir notre propre thème nous empêchait de nous inscrire véritablement, cependant ils ont bien voulu nous accepter en « hors concours ». Du coup, n’ayant plus d’impératif à suivre, j’en ai profité pour préparer la réalisation avec les membres, surtout Morsy, la graphiste, qui ne pouvait pas rester très longtemps à l’Epitanime, ce qui nous corsait la tâche.

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Première version de la scène 2

Le jour J, nous nous sommes retrouvés le midi pour manger et se détendre avant de nous installer dans la salle du concours (dans le fond, pour ne déranger personne et avoir notre petit coin). Armés de provisions et d’humour, nous avons tenus d’une traite de 14h à presque 2h du matin pour les derniers (Morsy et Roganis devant rentrer plus tôt) à bosser. Nous étions plutôt satisfaits du résultat malgré de gros problèmes avec l’interface qui souffrait d’un grand nombre de bugs. Et, en prenant en compte l’avis des gars de No-Xice qui avaient testé notre travail, nous nous sommes rendus compte que le jeu était en fait difficilement lisible à cause de l’alliage du fond blanc des graphismes et du NVL Mode, ce dont on ne s’était pas forcément aperçu dans le feu de l’action. Il nous est donc apparu nécessaire de peaufiner davantage notre VN.

Le soir même de mon retour de l’Epitanime , j’ai donc listé les changements à apporter en demandant aux membres de corriger cela au plus vite, idéalement dans la semaine (car le projet étant prévu comme très court à la base, il aurait été dommageable de s’éterniser de trop dessus) et chacun s’est mis à la tâche dans les limites du temps qu’il pouvait accordé. En réalité, on aura surtout rushé dans la nuit du samedi jusqu’à la nuit du dimanche pour finaliser chaque petit détail et surtout débugger cette fichue interface qui nous aura donné beaucoup de fil à retordre.

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Version finale de la scène 2 avec l’ajout de la texture

Mais au final, après une poignée de très intenses moments d’adrénaline, nous sommes soulagés et fiers de pouvoir enfin présenter le fruit de notre travail. Personnellement j’ai trouvé l’expérience très enrichissante et passer du temps avec mes coéquipiers IRL aura été un réel plaisir. J’espère pouvoir à l’avenir mener à bien d’autres projets, plus longs et plus riches. En attendant, j’espère que ce petit avant-goût vous plaira.

Helia

Scénariste/chef de projet

Being Beauteous

Il était une fois, dans un royaume lointain, une jeune fille maltraitée par sa marâtre et ses demi-sœurs. On dit qu’à l’aide de sa marraine, la bonne fée, elle parvint à épouser un prince et qu’ils furent riches, heureux et eurent beaucoup d’enfants. Ou peut-être qu’on vous a menti et que cela ne s’est pas tout à fait passé ainsi…

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D’une durée approximative de 15 à 30 min de lecture (pour environ 4 000 mots), Being Beauteous reprend Cendrillon avec un petit twist scénaristique à la clé. A noter que s’il n’y a graphiquement aucun élément choquant, certains éléments matures du texte ne sont pas à montrer aux plus jeunes (pas pour les enfants, donc).

Nouveau lien de téléchargement (Français / English / Deutsch)

Lien pour écouter l’OST du jeu

Crédits :

Scénario et chef de projet

Helia : Twitter / Blog

Graphismes

Morsy : Twitter / Deviant Art

Musiques & bruitages

Roganis : Twitter / Soundcloud

Programmation

Keul : Twitter / Blog

Interface

Faf : Twitter